S’installer en libéral et surtout maintenir son activité peut être la porte d’entrée au surmenage et à l’épuisement professionnel. Face à la pression de la rentabilité, de nombreux praticiens peinent à trouver un équilibre entre le développement de leur activité et leur vie personnelle. Alors, comment gagner sa vie sans s’épuiser ?
Travailler sur son rapport à l’argent
Faire un prévisionnel, tenir une comptabilité, suivre ses finances ou bien créer une entreprise sont peu enseignés sur les bancs de la fac de psycho ! Je me revois il y a quelques années à la sortie des études, en train de parcourir les rayons des librairies et les sites internets, à la recherche d’un manuel expliquant comment ouvrir son cabinet en libéral et surtout, comment s’en sortir entre la comptabilité, la facturation, le développement de son activité tout en s’épanouissant !
Profession particulièrement enrichissante humainement, les psychologues aussi doivent gagner leur vie. Chaque mois, les charges financières liées à l’activité en libéral sont prélevées … Faire appel à un comptable et être supervisée ont été mes deux leviers essentiels. Travailler sur sa relation à l’argent s’avère également nécessaire (tabou, peur ou obnubilation) afin de pouvoir s’en décaler et donc prendre du recul par rapport aux notions de stabilité, sécurité et équilibre personnel.
Gare à la productivité toxique !
La crainte de la faillite m’a surprise dès les premiers temps de mon installation. “Et si mon activité n’était pas rentable ?”. Cela m’a poussé à me démultiplier pour être présente partout, tout le temps. Formation, rédaction de contenu, atelier en ligne, consultation, groupe thérapeutique. J’en oubliais presque le cœur de mon métier et surtout je m’oubliais moi-même.
Les professionnels de santé (y compris en santé mentale) ne sont pas immunisés comme les maladies professionnelles telles que le burn out. J’ai frôlé l’épuisement professionnel en multipliant les projets et les heures de travail. Progressivement, grâce à un suivi psychothérapeutique, une supervision et des professionnels de confiance (comptable et banquier), j’ai appris à déléguer et prioriser ce que j’aimais faire. J’ai varié mon activité tout en étant en lien avec mes envies. J’ai stabilisé mon activité sans me perdre de vue !
Pas de recette miracle : écoutez-vous !
Au fur et à mesure des années de pratique, j’ai appris à éviter les comparaisons entre collègues en libéral. J’organise mon temps comme je le peux et veux au regard de ma vie de famille, sans me dire que je fais plus ou moins que consœurs ou confrères. A l’heure actuelle, je travaille 5 jours sur 7, de 14h à 20h. En début de semaine, je télétravaille en réalisant des téléconsultations, des supervisions et de la création de contenu (articles, formations, publications) et la fin de semaine est consacrée aux consultations en présentiel dans mon cabinet.
Vous l’aurez compris, chaque situation est unique et je vous invite grandement à prendre du temps pour trouver le mode d’exercice ainsi que le rythme qui vous convient. En parallèle de votre suivi psy, la mise en place d’une supervision est comme toujours l’une des clefs essentielles pour trouver son équilibre sans céder à l’appel des sirènes de la finance.
Si c’était à refaire : mes conseils
- N’hésitez pas à vous faire accompagner par un comptable pour prendre les bonnes décisions dès la création de votre cabinet en libéral.
- N’oubliez pas de travailler en supervision sur vos valeurs argent, sécurité, stabilité, etc… pour éviter de trop vous mettre la pression.
- Et surtout écoutez-vous pour développer sereinement une pratique qui vous ressemble en lien avec vos envies et en accord avec votre vie personnelle.
Et vous, comment parvenez-vous à faire tourner votre activité tout en préservant votre vie personnelle ?
Découvrez l’étude « La pratique de psychologue libéral au quotidien » qui rassemble l’ensemble des conseils de Danaë Holler (@_Holler_Danaë).