Entre un projet de santé posé sur le papier, et sa mise en œuvre concrète, il y a parfois un monde. Chez Poemana, la communication et la formation perpétuelles des professionnelles sont les clés pour des prises en soins alignées avec la mission de ce centre de santé dédié aux femmes.
“On communique tout le temps”
Chez Poemana, impossible de se sentir isolée en tant que professionnelle de santé. “On communique tout le temps !” lance Giulia (@DenisGiulia). “Nous prenons nos pauses déjeuner ensemble, et nous parlons de nos patientes. Notre groupe whatsapp marche du tonnerre. Quand tu fais 8h - 20h, tu as parfois besoin d’échanger en asynchrone.”
Justement, voilà Aurélia qui arrive, la psychologue de Poemana. “Tu me donnes 5 minutes ? Je dois lui parler d’une patiente.” me demande Giulia. L’adressage entre consoeurs est la norme ici. Lorsqu’une kiné ne voit pas de progression avec une patiente, elle peut par exemple lui proposer d’aller voir l’ostéopathe. Une autre approche : le double traitement. “Avec Giulia, il nous arrive de prendre en soins la même patiente en parallèle. Par exemple, avec une femme qui a subi une double mastectomie, Giulia va travailler sur la mobilité tissulaire au niveau du sein, tandis que je vais plutôt me concentrer sur la zone des épaules et des cervicales.” explique Camille, kiné chez Poemana.
“La formation entre pairs, cela ajoute des cordes à mon arc”
Au-delà de la communication, il y a la formation. Tous les premiers lundis du mois, l’une des professionnelles anime une réunion interdisciplinaire autour d’un thème. “Lundi dernier, Marie nous a partagé ses connaissances autour du travail sur les cicatrices post-opératoires en cas de cancer du sein. Cela rajoute des cordes à mon arc.” explique Camille. Et tous les 3 mois, le samedi matin est dédié à l’étude de cas cliniques. “C’est essentiel” affirme Giulia.
Si la formation entre pairs est au cœur de la démarche entrepreneuriale de Poemana, la pédagogie auprès des patientes l’est tout autant. “Lors d’une première consultation d’endométriose, on ne fait que parler avec les patientes.” explique Camille. ”Je leur explique leur pathologie, comment je peux les aider, et ce qui va se passer en consultation.“ Comme en témoignent les modèles de petit bassin, un dans chaque salle de consultation, qui permettent d’illustrer les explications de Camille, Giulia, et des 4 autres kinés du centre.
“Merci de demander”
Pédagogie et communication, mais aussi consentement et écoute : les uns ne vont pas sans les autres. “Je suis toujours surprise de la réaction des femmes lorsque je leur demande si je peux les manipuler en interne. Beaucoup répondent “Merci de demander”.” s’étonne Giulia.
La recherche du consentement est un réflexe qui fait partie des bonnes pratiques communes à toutes les praticiennes de Poemana, tout comme proposer un drap pour permettre aux patientes de cacher les zones du corps dénudées en consultation. “Ici on est dans un lieu différent, on peut parler de tout. On ne juge jamais, et on écoute : c’est presque le cœur de notre travail.” conclut Giulia.
Découvrez le troisième volet du reportage sur le centre de santé Poemana « Une prise en soins à Poemana, ça ressemble à quoi ? ».