Un lieu dédié à la santé de la femme, le rêve de Poemana

Il est des mots qui font instantanément voyager. Poemana en fait partie. Prénom féminin originaire de Polynésie française, c’est à Paris que Giulia l’a convoqué pour nommer le centre de santé dédié aux femmes qu’elle a fondé en décembre 2021. Reportage.

Prendre conscience, entreprendre

Musique d’ambiance, lumières douces, canapés confortables, espace cuisine à disposition des patientes… Il fait bon pénétrer dans le centre Poemana où Giulia (@DenisGiulia)nous accueille avec son grand sourire qui lui va si bien. Aussi loin que la jeune femme de tout juste 30 ans se souvienne, les spécificités de la prise en soins des femmes n’ont jamais été abordées pendant ses études de kiné : “Lorsque je me suis spécialisée en kiné sport expert par exemple, les exercices étaient identiques pour les hommes et pour les femmes. Des squats chargés ? La même charge pour tous. Cela n’est pas logique, aux vues de nos différences anatomiques et hormonales.”

Par chance, des professionnelles plus alertes sur le sujet ont croisé la route de Giulia : “J’ai fait un stage avec une ponte de la rééducation en pelvi-périnéologie. Cela m’a ouvert les yeux. Il n’est pas normal d’entendre des femmes dire, dans les vestiaires de la salle de sport “Je me suis encore fait pipi dessus pendant l’exercice de corde à sauter !”.

Une méthode qui marche : la pluridisciplinarité et l’échange entre pairs

“Je n’avais jamais eu de projet entrepreneurial auparavant” précise Giulia. “J’ai créé Poemana car j’ai constaté que les seuls centres de santé de la femme se concentraient sur la périnatalité. Il manquait des lieux dédiés aux autres problématiques des femmes en prenant en compte leurs spécificités.”

Cancer du sein, incontinence, douleurs pendant les rapports, endométriose… Les pathologies spécifiques des femmes sont largement adressées chez Poemana. Pour cela, une approche stratégique : celle de la pluridisciplinarité et de l’échange entre pairs. “Non seulement cela me pesait de travailler seule, mais je me suis vite rendue compte que j’avais besoin des autres pour améliorer mes connaissances et les prises en soin de mes patientes.” Aujourd’hui, Poemana compte 6 kinés, deux ostéopathes, une psychologue, une sexologue et une sophrologue-naturopathe. “Et bientôt une sage-femme !” ajoute Giulia.

“Juste une kiné passionnée”

Si Giulia estime qu’elle est “juste une kiné passionnée, sans vocation en particulier”, elle a réussi le pari de fédérer autour de son projet et d’incarner ses idéaux. “Girl power”, “Only love”… Ne sont pas juste des slogans affichés sur les murs de Poemana, aussi forts soient-ils pour les patientes qui les lisent. C’est aussi ce que l’ensemble de l’équipe soignante essaie d’insuffler et d’incarner.

Car c’est bien grâce à un travail acharné, à un rythme effréné, que Poemana a pu naître. “Mon premier bébé.” sourit-elle en caressant son ventre qui commence à afficher une rondeur. “Mais cela fait un mois que j’ai décidé de lâcher mon ordinateur les weekends.” Et pour l’avenir ? “Je suis optimiste. Aujourd’hui, les mentalités évoluent et beaucoup de projets émergent autour de la santé de la femme.”

Découvrez le second volet du reportage sur le centre de santé Poemana « Formation et communication : la méthode de Poemana ».

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