[Si c’était à refaire… ] Continuer de se former après le master de psychologie

Le psychologue est vivement invité à se former continuellement. Face à une offre de formation toujours plus fournie et dont les tarifs augmentent, il est facile de se sentir perdu ! D’autant plus lorsque le sentiment d’illégitimité vient y mettre son grain de sel…

Quand le syndrome de l’imposteur pousse à (trop) se former

Dès la fin (et parfois même pendant) des études universitaires, les jeunes diplomé.es ressentent souvent un sentiment d’illégitimité qui les pousse à multiplier les formations post-master, comme pour “combler” le syndrome de l’imposteur. En toute franchise, cela a également été mon cas ! Avant même d’être officiellement diplomée, j’étais inscrite dans deux diplômes universitaires (DU hypnose et DIU douleur chronique) et une formation privée (EMDR).

Comme évoqué dans d’autres articles, avec le recul, je me rends désormais compte que c’est bien grâce au suivi psychologique personnel associé à la supervision professionnelle et la pratique clinique au quotidien que la légitimité se développe. Finalement, le choix de formation ne doit pas se faire à cause d’un manque de confiance en soi professionnelle, mais plutôt par réel intérêt pour une méthode, un outil ou une spécialité.

Se former, oui, mais pas à n’importe quel prix

Le principal frein à la poursuite de la formation est le coût parfois exorbitant de la majorité des offres présentes sur le marché. Il est déjà complexe de s’y retrouver tant le catalogue proposé est riche : formation courte ou longue, universitaire ou privée, en présentiel ou à distance, théorique ou pratique, etc. Alors quand plusieurs milliers d’euros nous sont demandés, cela peut clairement refroidir nos ardeurs.

Dans un monde idéal, les institutions financeraient sans rechigner les formations demandées par les psychologues. En réalité, cela reste bien rare et les formations validées par les directions sont généralement des séminaires, colloques ou modules sporadiques visant à acquérir rapidement un outil afin de répondre à une demande institutionnelle urgente. Mais c’est déjà mieux que rien et ne crachons pas dans la soupe !

Se former autrement : l’autoformation

Autodidactes et autonomes, nombreux sont les psychologues qui choisissent l’auto-formation, à savoir se former à son rythme avec des supports pédagogiques tels que des livres, vidéos, podcasts, etc. Avant de vous investir (au sens propre comme au sens figuré) dans une formation, se rendre à des conférences, des colloques, des séminaires et autres événements autour de la santé sont autant de façon de questionner sa clinique et de développer de nouvelles facultés.

La supervision et l’intervision sont également très formatrices. En effet, trouver un superviseur dûment formé est souvent une formidable opportunité d’enrichir le panel de vos compétences à travers vos échanges professionnels, au même titre que rejoindre ou créer un groupe d’intervision entre psychologues.

Si c’était à refaire : mes conseils

  • Travaillez sur votre légitimité et prenez le temps de digérer les apports formatifs de vos études avant d’envisager d’entreprendre une nouvelle formation ;
  • Renseignez vous sur les financements possibles en fonction de votre situation (Pôle emploi, CPF, FIFPL, etc.) et de votre projet professionnel (trouver un emploi, ouvrir un cabinet, développer une nouvelle activité, etc.) ;
  • Utilisez votre Compte Personnel de Formation (le fameux CPF) pour auto financer une formation. Veillez à choisir une formation donnant lieu à une certification inscrite au Registre National des Compétences Professionnelles (RNCP comme sophrologue, art-thérapeute, analyste des pratiques, etc.) ;
  • Sollicitez le Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux (FIFPL) qui peut prendre en charge certaines formations, à hauteur de 500€ / an environ ;
  • Vous avez opté pour un régime fiscal au Réel pour votre cabinet libéral ? Pensez à défalquer vos formations de vos charges ;
  • Entourez-vous de professionnels de confiance : comptable et superviseur par exemple.

Et vous, quelles formations avez-vous suivies à l’issue de l’obtention de votre master de psychologie ?


Découvrez l’étude « La pratique de psychologue libéral au quotidien » qui rassemble l’ensemble des conseils de Danaë Holler (@_Holler_Danaë).

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