Halte à la déprime ! Dans un contexte de crise sanitaire où le moral des Français est en berne, la présence des professionnels de santé auprès des patients est plus que jamais prépondérante. À commencer par la vôtre, le psychologue étant un acteur clé de la bonne santé mentale de la population. Afin de mener à bien cette mission, il est nécessaire de comprendre cette problématique dans sa globalité. Et certains d’entre vous parviennent à trouver les mots pour décrire ces maux.
Le coronavirus, énorme facteur perturbateur
Il est arrivé il y a désormais plus d’an en France, et il n’attaque pas que les poumons. En imposant des confinements plus ou moins généralisés et des interactions sociales moindres, sans compter l’ambiance glauque qu’il peut installer, le coronavirus a indirectement fait souffrir le mental de la population. Selon une enquête de Doctolib, YouGov et Petit BamBou, 80% des gens ont par exemple connu un mal-être depuis le début de la pandémie.
Cette tendance, vous avez fait partie des premiers à l’observer et vous la comprenez. Arnaud de Louvencourt, psychologue et psychothérapeute à Saint-Cloud, l’explique très bien : “La perte d’horizon donne le mal de mer. Ce sentiment, de nombreuses personnes l’ont ressenti depuis le début de la crise sanitaire. Pour certaines d’entre elles, la vie s’est arrêtée. La perte du lien social a été brutale au premier confinement et une anxiété s’est installée les mois suivants.”
Un moral à ne pas laisser à l’abandon
Or, un mental en bonne santé n’est évidemment pas facultatif pour évoluer dans le bon sens et profiter de ce qui nous entoure. “Quelqu’un qui est en bonne santé mentalement va pouvoir mieux discerner les choses, saisir des opportunités, et puis avancer, reprend Arnaud de Louvencourt. Dans la vie, nous recherchons le bonheur. Dans la santé, nous recherchons l’équilibre. Cet équilibre marche sur deux jambes : la santé physique et la santé mentale. Cette dernière participe directement à notre bien-être et à notre état de santé global. De la même manière que la santé physique est essentielle au moral des personnes. C’est interconnecté : nous ne sommes pas qu’un pur esprit ou un simple corps ! La santé mentale est donc l’un des deux parents du bonheur.”
Un constat à prendre sans cesse en compte, qui doit permettre de faire figurer pour de bon la santé mentale dans la liste des priorités. Pour cela, de nombreuses solutions existent : partager son mal-être avec son médecin généraliste, prendre soin de son mental au quotidien (avec la pratique de la méditation, du yoga ou de la sophrologie par exemple)... Et s’orienter, bien entendu, vers vous, les psychologues. Sans pour autant envisager forcément une thérapie de plusieurs mois ou années. “En France, l’idée qu’une thérapie est forcément longue empêche certains patients de consulter, regrette Guillaume Noé-Masson, psychologue à Paris. Même si cette idée commence à reculer dans l’opinion. Or, il existe des thérapies brèves qui sont très efficaces : le patient peut ressentir des améliorations au bout de quelques séances.”
Des patients qui hésitent
Autre problème évoqué par vos propos : les éventuels freins psychologiques, parmi lesquels la honte ou l’appréhension ressentie par le patient au moment de prendre rendez-vous avec vous. Des sentiments qui n’ont pas lieu d’être, selon Aline Nativel id Hammou, psychologue clinicienne à Nanterre : “On peut tous être un jour face au besoin de consulter un expert de la santé mentale selon les étapes et nos expériences de vie. Il faut justement changer cette image irréelle du ‘fou’ qui va consulter.”
Aline Nativel id Hammoula évoque également la “peur de prendre conscience de ce qui ne va pas, ne pas être écouté et compris, de creuser son histoire de vie, de s’effondrer, d’être jugé négativement par le thérapeute et ses proches, d’appréhender ses zones de vulnérabilité”. Changer de mentalité pour faire du bien à son mental, justement, voilà un autre enjeu de taille !