Comment impulser des changements de mode de vie chez les patients ? C’est à cette question que Charles Brumauld, diététicien, a tenté de répondre, au micro de Major Mouvement, kiné et producteur de contenu.
“Il est important d’écouter avant de proposer des solutions”
Parler d’alliance thérapeutique, c’est d’abord parler d’écoute. Elle est au cœur de la prise en soins de Charles Brumauld, ancien journaliste devenu diététicien. “On n’apprend pas à écouter en BTS diététique. C’est pourtant le point de départ, c’est primordial d’écouter avant de chercher à dégoupiller sa boîte à solutions”, explique-t-il.
Charles va même plus loin : “On loupe quelque chose si on ne prend pas le temps de laisser déposer ce qui arrive, même s’il faut parfois laisser des temps de silence.” Comment bien écouter, alors ? “Cela nécessite d’aimer son métier et d’aimer l’humain” sourit-il.
“Avoir une curiosité bienveillante”
Écouter va aussi de pair avec questionner. “En consultation, je questionne sur le vécu et le parcours des patients. Je demande comment s’est construit leur rapport à l’alimentation par exemple.” précise le diététicien.
Comment poser ces questions d’exploration, pour amener le patient à s’observer pour mieux se comprendre et se raconter ? “Il faut poser des questions avec une curiosité bienveillante” répond Charles. Un conseil 100 % applicable aux masseurs-kinésithérapeutes.
“Je demande toujours : comment vous bougez au quotidien ?”
Justement, quelle est la place du mouvement dans la prise en charge diététique de Charles ? “J’ai une approche comportementale de la diététique.” explique-t-il. “Je pose la question du mouvement quasi en première intention. Je demande simplement : comment vous bougez au quotidien ?”
Pour autant, le diététicien estime que la question est trop souvent oubliée des questionnaires d’enquête nutritionnels. “On la pose à la fin, si on la pose !” s’exclame Charles. Le sujet du mouvement nécessite que les patients auto-observent leurs comportements afin d’en prendre conscience. C’est pourquoi Charles les invite à lui faire des retours après la consultation, par exemple par mémo vocal, pour dire comment ils voient leurs comportement nutritionnels ou sportifs évoluer. Une manière supplémentaire de favoriser l’intégration de nouvelles habitudes de vie.
Et vous, diététiciens, exercez-vous aux côtés des kinésithérapeutes ? Comment intégrez-vous la question du mouvement et de l’activité physique dans vos prises en charge ?
Écoutez prochainement Mireille Claire, infirmière libérale, nous parler de son usage de la technologie pour augmenter le temps de soin auprès de ses patients.