Les 6 conseils du Dr Cappanera pour recevoir une personne LGBTQI+ en consultation

Comment accueillir au mieux les personnes LGBTQI+ en consultation, quel qu’en soit le motif ? Le Dr Rémi Cappanera, médecin généraliste, nous livre 6 conseils à l’occasion du mois des fiertés.

*personnes LGBTQI+ : personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queers/en questionnement, intersexes.
Queer : à la fois mouvement politique et identification personnelle, le terme « queer » renvoie à la déconstruction des normes, notamment de genre et de sexualité.

Conseil n°1 : affichez une information inclusive en salle d’attente

Pouvoir s’identifier aux personnes présentes sur la documentation mise à disposition en salle d’attente est important lorsqu’on vient consulter. Veillez à utiliser des affiches et des brochures qui représentent également les personnes LGBTQI+. Vous pouvez commander gratuitement de tels documents sur les sites des ARS, ou en télécharger sur celui du Planning familial.

Conseil n°2 : soignez votre communication

Une communication fluide, bienveillante, empathique et sans jugement est l’un des piliers d’une prise en soins réussie. Tous les soignants le savent, car cela vaut pour toute consultation, quels que soient le sexe, le genre, l’origine ou la religion. Veillez à adopter une écoute active, sans présumer des réponses.

Conseil n°3 : posez des questions ouvertes pour engager les échanges

Posez des questions simples et ouvertes qui permettront d’ouvrir la discussion. Par exemple : “comment est-ce que vous vous sentez au niveau physique et au niveau du moral ? Comment ça se passe à la maison et au travail ? Est-ce que vous avez des préoccupations au niveau de votre sexualité dont vous voulez me faire part ?” Les personnes que vous recevez ont parfois besoin d’être encouragées pour parler de ces problématiques. Si elles ne le font pas immédiatement, elles savent que la porte est ouverte.

Pour creuser le sujet de la santé sexuelle, demandez : “Avez-vous un, une ou des partenaires sexuels ? Avez-vous besoin d’une contraception ?” Néanmoins, ne focalisez pas la consultation sur ces sujets s’ils ne sont pas en lien avec le motif de consultation.

Conseil n°4 : soyez vigilant au langage non verbal des personnes que vous recevez

Jambes agitées, entortillement des cheveux, tremblement des mains… C’est peut-être le signe d’un stress qu’il ne faut pas occulter, mais plutôt nommer, d’autant que certaines personnes n’en sont pas conscientes. Demandez simplement “Je vois que vous avez les mains qui tremblent. Est-ce que vous ressentez de l’angoisse ? Voulez-vous m’en dire plus ?” Prenez note de ces comportements dans le dossier médical.

Conseil n°5 : demandez le prénom et les pronoms à utiliser

Certaines personnes transgenres ou intersexuées souhaitent être nommées par un autre prénom que celui figurant sur leur carte Vitale. Lors de l’accueil au téléphone et/ou au cabinet, demandez le prénom, mais aussi les pronoms, que la personne souhaite voir utilisés. Consignez cette information dans le dossier médical, afin que toute l’équipe y ait accès, en premier lieu la ou le secrétaire.

Conseil n°6 : formez-vous

Il existe une grande diversité de formations académiques, Diplômes Universitaires et masters, ainsi que de ressources bibliographiques sur la communication en santé. Le réseau ReST, pour Réseau de Santé Trans, et l’association OUTrans proposent des formations pour tous les soignantes et soignants sur les transidentités. Le CRIPS Île-de-France (Centre régional d’information et de prévention du sida et pour la santé des jeunes) dispense des formations sur le chemsex et FormaPrEP sur la PrEP VIH.

Ces temps sont aussi l’occasion de rencontrer des pairs, d’échanger ses bonnes pratiques, d’agrandir son réseau, et pourquoi pas d’assister à la consultation d’autres collègues dans la santé pour monter en compétences. N’hésitez pas à mentionner ces formations sur vos canaux de communication (fiche Doctolib, site internet) car cela peut rassurer les personnes que vous recevez. Et pourquoi ne pas contacter les associations locales LGBTQI+ pour connaître leur champ d’action ?

Et vous, avez-vous des bonnes pratiques à partager sur l’accueil de personnes LGBTQI+ en consultation ?

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