Depuis septembre 2019, médecins généralistes et spécialistes peuvent recruter un assistant médical pour les épauler au cabinet et les aider à retrouver du temps médical. Mi-février 2021, 1 729 contrats avaient été signés. Le dispositif séduit un grand nombre d’entre vous. Reste que sur le terrain, sa concrétisation n’est pas toujours aisée, comme vous nous l’avez confié...
1 729 assistants médicaux recrutés, essentiellement par des généralistes
Une nouvelle profession a fait son apparition dans les cabinets médicaux : les assistants médicaux. Les premiers recrutements ont démarré en septembre 2019. Depuis, selon les derniers chiffres transmis par la CNAM et publiés par le Quotidien du Médecin, 1 729 contrats ont été signés, dont 82 % par des médecins généralistes.
Créée par le plan Ma Santé 2022, la fonction d’assistant médical a été pensée pour répondre à un triple enjeu et contribuer à :
- un meilleur accès aux soins pour les patients
- de meilleures conditions d’exercice pour le médecin
- une meilleure coordination et continuité des soins.
Un recrutement qui soulage les médecins dans leur quotidien
Le dispositif et ses objectifs séduisent un grand nombre d’entre vous, comme vous nous l’avez confié. “Contrat signé cette semaine, recrutement facile”, indique @docteurmathieu. Et de détailler les missions confiées à son assistant médical :
- “administratives : accueil, création/gestion du dossier informatique patient, recueil et enregistrement des informations administratives et médicales, accompagnement de la mise en place de la télémédecine dans le cabinet… ;
- en lien avec la consultation : aide au déshabillage, prise de constantes, mise à jour du dossier patient (dépistages, vaccinations, mode de vie), délivrance de tests de dépistage, préparation et aide à la réalisation d’actes techniques…, prise de poids systématique par exemple ;
- d’organisation et de coordination : les assistants médicaux peuvent remplir une mission de coordination, notamment avec les autres acteurs intervenant dans la prise en charge des patients”.
“J'ai recruté très facilement mon assistante médicale voilà 1 an, date à laquelle j'étais sous l'eau, avec 1 mois de retard dans mes courriers (malgré messagerie sécurisée), 3-4 dans ma compta, des patients difficiles à rappeler par manque de temps... Elle a su très vite se mettre au travail : accueil des patients, téléphone et rendez-vous, gestion de Doctolib, rappel des confrères spécialistes, mise en place des dossiers patients, télétransmission de documents, vérification des 1/3 payants, remise aux patients de documents. J'ai gagné énormément en confort de travail et en temps”, énumère @bibert. “J'attends maintenant la formation qu'elle devrait suivre dans les 2 ans suivant son contrat, mais pour l'instant, ce n'est pas le cheval de bataille de la CPAM”.
Mais des interrogations sur la formation à suivre
La formation : voilà le sujet épineux. Car pour l’heure, il n’existe pas de cursus dédié aux assistants médicaux. Un manque qui semble ralentir le déploiement du dispositif. “Recrutement d'une secrétaire médicale en vue de la former pour devenir assistante médicale, mais malgré de nombreuses recherches, nous ne trouvons pas de formation dans ce sens”, regrette @DrLEFRANCQChri. “Voilà 1 an que j'ai commencé à travailler comme assistante médicale. À ce jour, après plusieurs demandes, aucune formation n'est disponible”, explique l’assistante de @Drlafittepierre. “L'assistanat sur la partie administrative de la mission a avancé à grands pas grâce à une pratique quotidienne au cabinet ; en ce qui concerne la partie médicale il est plus délicat de se sentir légitime vis à vis du patient sans la validation d'une formation”.
Des précisions apportées par la CNAM
Curieux d’en savoir plus sur la question, @DrBLANCHETPaul a sollicité sa CPAM et pu obtenir la réponse suivante : “ L'arrêté du 7 novembre 2019 distingue 2 catégories de profils d'assistants médicaux :
- IDE, aide-soignante ou auxiliaire de puéricultrice, pour lesquels une formation d'adaptation à l'emploi est requise dans un délai de 3 ans suivant leur recrutement
- tous les autres profils pour lesquels un certificat de qualification professionnelle (CQP) est requis dans un délai de 3 ans suivant leur recrutement.
La durée de formation d'adaptation à l'emploi sera plus courte que celle du CQP.
Les IDE, aides-soignantes et auxiliaires de puériculture, sont autorisées du fait de leur formation initiale à réaliser les 3 catégories de missions décrites dans l'avenant 7.
En revanche, les autres profils d'assistant médical ne sont pas autorisés à effectuer des missions en lien avec la préparation et le déroulement de la consultation, tant qu'ils n'ont pas obtenu leur CQP.
L'arrêté du 7 novembre ne remet pas en cause la possibilité d'embaucher un assistant non encore formé à la signature du contrat. Les modules de formations sont d'ores et déjà définis et un cahier des charges/ appel d'offres à destination des organismes de formation est en cours de validation par l'organisme national chargé de la formation professionnelle.
Le contenu et la durée de ces formations ne sont donc pas disponibles aujourd'hui mais devraient être mis à disposition des organismes de formation début 2021 (le processus de leur élaboration ayant été retardé de quelques mois du fait de la crise COVID);
Les médecins libéraux employeurs peuvent s'adresser à la CPNEFP. Sinon la formation d'adaptation à l'emploi existe au GRIEPS et commence en septembre 2021”.
Un bénéfice déjà sensible pour les médecins et les patients
Les pouvoirs publics visent la création de 4 000 postes d’assistants médicaux d’ici 2022. La CNAM estime qu’aujourd’hui, les assistants médicaux embauchés permettent à 625 373 patients supplémentaires d’avoir accès à un médecin généraliste ou spécialiste, et à 241 028 de bénéficier d’un médecin traitant.