Exercer dans mon propre cabinet : l’idée m’a toujours attirée et il ne m’a pas fallu longtemps pour franchir le cap. Il y a cependant quelques étapes incontournables à ne pas oublier… dont j’aurais aimé être informée à l’époque ! Retour sur ce moment fort.
S’installer, un choix à part entière
L’envie de débuter une activité libérale est née durant mon Master de Psychologie. Diplôme en poche, j’ai trouvé un mi-temps en institution et décidé d’ouvrir mon cabinet en parallèle. J’ai scruté les annonces afin de louer le samedi un bureau proche de mon domicile. Après plusieurs semaines de recherche, j’ai vu passer l’annonce rêvée. Quelques échanges téléphoniques et une visite de cabinet pluridisciplinaire plus tard, le contrat était signé pour commencer dans un mois, aux côtés de mes (nouveaux) collègues orthophoniste, nutritionniste et sophrologue.
Un premier conseil est cependant de ne pas s’installer sur un coup de tête, ni de faire ce choix par défaut (notamment parce que vous ne trouvez pas de travail en institution). C’est la meilleure façon de se mettre la pression et d’avoir de trop hautes exigences envers vous-même !
L’autre mise en garde porte sur votre entourage. Tout le monde aura toujours quelque chose à redire. Les personnes « contre » votre installation mettront en avant des arguments tels que votre inexpérience en tant que (jeune) diplômé-e, votre manque de formation complémentaire et la difficulté à créer une patientèle pour s’en sortir financièrement.
N’ayez pas peur de l’administratif !
Installée, j’ai rapidement compris que je n’étais pas la seule (jeune psy) spécialisée en psychotraumatisme dans le 14e arrondissement de Paris… Je regrette de ne pas avoir investigué avant de m’installer pour savoir, par exemple, combien de psychologues avec quelles spécialités travaillaient en libéral à proximité. J’aurais dû me renseigner auprès de professionnels (comptable, juriste, banquier), faire une étude de marché… De plus, m’installer en même temps que ma prise de poste en institution n’était peut-être pas l’idéal en termes de timing…
Les étapes administratives peuvent effrayer, mais les difficultés se trouvent souvent ailleurs. Quelques clics suffisent pour créer un statut auto-entrepreneur, commander des cartes de visite et souscrire une assurance professionnelle. Le plus laborieux fût (à l’époque) d’obtenir mon numéro ADELI auprès de l’ARS en m’inscrivant en tant que psychologue et psychothérapeute : s’armer de patience face aux lenteurs administratives, ne pas se décourager pour trouver le bon interlocuteur, ne pas avoir peur de se déplacer pour éviter que les diplômes se perdent dans la nature…
Se faire connaître : oui, mais comment ?
Aussitôt fait, j’ai cherché comment me faire connaître. L’astuce est de communiquer sans démarcher ! Bien naïvement, je suis allée déposer (quand cela été possible) des cartes de visite aux professionnels du quartier. Confrontée à beaucoup de froideur, j’ai alors tourné mon regard vers les réseaux sociaux en créant une page professionnelle Facebook et un compte Instagram afin de parler du métier de psychologue. D’autres actions ont porté leurs fruits : rejoindre un groupe d’intervision afin de développer le maillage territorial, informer mes connaissances professionnelles de mon installation, adhérer à une association ou un réseau en lien avec mon activité...
Avant l’ouverture, j’ai souscrit à Doctolib afin d’être certaine d’avoir des rendez-vous dès le premier jour. À ma grande surprise, 2 mois après l’ouverture, la journée du samedi était remplie. J’ai donc pris une nouvelle journée en libéral (le vendredi).
Communication et supervision, deux essentiels
Avoir un site internet est important également. C’est la vitrine de votre cabinet, avec la possibilité de publier des articles et d’ajouter un formulaire de contact. Avec du recul, j’aurais dû le faire plus tôt, bien que la facilité d’utilisation des réseaux sociaux m’ait plus séduite. En effet, vous pouvez entrer rapidement en contact avec d’autres professionnels et échanger avec votre communauté pour vous faire connaître davantage.
Avoir une supervision est crucial. Faire des formations complémentaires peut être un tremplin, cependant, attention à votre équilibre financier. Grâce aux premiers revenus du libéral, j’ai débuté un Diplôme Universitaire et une formation en EMDR (toujours en lien avec ma spécialité). Prendre le temps de bien choisir les instituts de formation est important. Veillez à récolter les avis et retours d’expériences lorsque vous souhaitez ajouter une corde à votre arc ! Et surtout… Prenez du temps pour vous, respectez votre propre rythme pour construire une pratique qui vous ressemble !
La crise sanitaire a permis de développer les téléconsultations et de mettre en lumière les capacités d’adaptation et de flexibilité des psychologues. Ainsi, il est pertinent de développer sa pratique en ligne pour pouvoir conjuguer liberté et psychothérapie.
Pour suivre mes aventures en libéral (et pas que !), vous pouvez aller faire un tour sur Youtube.