Préparez au mieux votre installation en libéral, épisode 1 : comment rédiger un business plan

La première étape avant l’ouverture de votre cabinet passe par le papier. Prenez le temps de mettre au clair votre projet, sa faisabilité et sa viabilité au travers d’un “business plan”. Une installation réussie et un cabinet bien géré au quotidien : les thématiques seront au cœur des prochains RDV du Doctolab le jeudi 30 juin. 

 

Se poser les bonnes questions et clarifier son projet

Votre projet est clair : vous voulez ouvrir votre propre cabinet. Vous vous y voyez d’ailleurs déjà. Avant de poser votre matériel et d’accueillir vos patients, clarifiez votre projet d’installation aussi sur le papier. Un “business plan” vous permettra de vous poser les bonnes questions et de valider - ou non - la faisabilité et la viabilité de votre projet. 

 

Question #1 : Où s’installer ? Réalisez une étude de marché

Pourquoi ? Pour connaître précisément l’environnement dans lequel vous allez évoluer. Déterminez le profil des habitants du bassin de vie : combien sont-ils, quelle est la moyenne d’âge, quels sont leurs besoins de santé, etc… Étudiez également la démographie médicale : quels sont les professionnels de santé qui exercent sur le territoire ? combien sont-ils ? quel est le ratio professionnels de santé / habitants ?

 

Comment ? Des outils sont à votre disposition pour vous aider à récolter ces données : 

 

  • le site de l’INSEE pour obtenir toutes les statistiques disponibles sur la population
  • le site Carto Santé pour obtenir tous les indicateurs liés à l’offre de soins

 

Le témoignage de David Maria, pédicure-podologue à Meaux (77) :“Je suis Parisien, mais je savais qu’en m’installant à Paris en tant que podologue, j’aurai non seulement de la concurrence, car il y a déjà beaucoup de confrères, et que tout y serait plus cher. Le hasard a voulu qu’au moment où je cherchais mon cabinet, je vivais avec une compagne dont les parents habitaient Meaux (77). J’ai tourné mon regard vers cette ville de Seine-et-Marne, j’ai mené une étude de marché : combien de praticiens, combien d’habitants, quel ratio entre les deux… Je me suis installé dans un lieu central, en pleine ville, près des rues piétonnes. Aujourd’hui, 20 ans après, je suis toujours là ! Seul mon cabinet a changé : je suis passé d’un fond de cours à un immeuble entier quelques mètres plus loin ”

 

Le témoignage de Vincent Meslet, kinésithérapeute et ostéopathe à Paris (75) : “A l’obtention de mon diplôme je me suis installé dans les Yvelines. J’y ai grandi, je connais les habitants, leurs habitudes. Ensuite, quand j’ai regroupé mes cabinets d’ostéopathie et de kinésithérapie, je me suis installé dans le 16ème arrondissement de Paris. Pour moi, il est essentiel de savoir comment la population du bassin où vous exercez vit. C’est ainsi que vous pouvez adapter votre agenda, pour être le plus en phase possible : si vous vous installez dans une zone où il y a beaucoup d’entreprises, vous avez tout intérêt à proposer des créneaux tôt le matin, avant que les salariés commencent leur travail, à l’heure du déjeuner et tard le soir, après la journée de travail.”


Question #2 : Quelles seront vos charges ? Listez vos dépenses

Pourquoi ?Chaque mois, vous aurez des dépenses incompressibles. Listez-les pour pouvoir les anticiper au mieux.

 

Comment ? Additionnez vos charges fixes : loyer, assurances, eau, électricité, chauffage, cotisations sociales, téléphone, secrétariat, remboursement de crédit, leasing… N’oubliez pas, lorsque vous démarrez, de prendre en compte vos frais d’installation : achat de matériel et mobilier, achat ou rachat des parts d’un cabinet…

 

Le témoignage de Paola Scemama, psychologue à Paris (75) : “J’ai fait un calcul : quel est le niveau de mes dépenses fixes (loyer, charges, URSSAF, téléphone…) ? Ensuite, j’ai estimé le nombre de patients qu’il me faudrait pour être à l’équilibre avec tel ou tel prix. C’est en raisonnant ainsi que j’ai fixé mes premiers tarifs à 60 euros. Je ne le regrette pas, de même que je ne regrette pas d’avoir pu travailler à perte au départ quand je faisais passer des tests de QI. C’est aussi le temps qui nous donne notre valeur, qui nous permet de nous faire la main et de devenir très bons. Ce n’est qu’après 7 années d’exercice que je me suis décidée à augmenter le prix de mes consultations.”

 

Le témoignage de Danaë Holler, psychologue à Paris (75) : "Calculer les charges en amont du lancement de votre activité permet d’ajuster le tarif de vos prestations dès le début. Pour ma part, voici mes dépenses actuelles : 

  • loyer (avec charge de fonctionnement : eau, électricité, internet), 
  • Doctolib, 
  • supervision mensuelle, 
  • forfait téléphonique, 
  • titre de transport, 
  • assurance professionnelle,
  • Urssaf (22%),  
  • et impôt sur le revenu. 

Au moment de mon installation, j’ai fait le choix de louer un cabinet meublé pour limiter les frais d’installation et j’ai opté pour le statut d’auto-entrepreneur. J’ai également dû acheter du matériel au fur et à mesure, en fonction de mes besoins et de la demande (jeux de société et livres, notamment). À cela s’ajoutent régulièrement des formations (parfois très coûteuses) et des frais de communication (création site internet et cartes de visite, par exemple). Il est donc important de faire un « business plan » pour ajuster au mieux ses tarifs." 

 

Question #3 : Quelles seront vos recettes  ? Estimez vos revenus

Pourquoi ? Pour atteindre l’équilibre financier, il vous faut déterminer combien de patients vous allez recevoir chaque mois. Cela vous permettra également de fixer le tarif de vos consultations.

 

Comment ? Utilisez l’étude de marché préalable pour estimer les besoins de santé des patients auxquels vous pourrez répondre. Vous pourrez ainsi déterminer combien de patients environ vous pourriez recevoir.

 

Fixez vos tarifs en vous évaluant à votre juste valeur : ni trop bas, ni trop haut. Vous pouvez regarder les tarifs pratiqués par les confrères qui exercent dans la même zone que vous.

 

Faites ensuite le calcul à partir de vos dépenses : chaque mois, vous avez telle somme à payer, il vous faudra donc recevoir tel nombre de patients à tel tarif.

 

Attention : l’activité libérale peut connaître des bas et des hauts. Vous aurez sans doute des mois plus fastes que d’autres. Ne vous découragez pas pour autant, faites le calcul sur l’année : vous verrez que vous êtes certainement à l’équilibre.

 

Le témoignage de François Vittecoq, ostéopathe à Vendargues (34) : “Le côté aléatoire du métier, avec des journées chargées et d’autres non, peut faire douter. Moi-même, je me suis interrogé : mes premiers mois dans mon cabinet près de Montpellier ont été difficiles. On se rend vite compte qu’il y a des saisons plus fastes que d’autres : en hiver, je vois moins de monde, alors qu’en été, c’est plein ! Je reçois notamment une patientèle importante de vacanciers à cette période de l’année ! Mais en fin de compte, lorsque je fais le bilan de l’année, je constate que tout s’équilibre.”

 

Rendez-vous le 30 juin à 20 heures pour un événement dédié

Vous avez envie de vous lancer en libéral ? Vous êtes déjà installé et vous souhaitez vous développer et trouver vos équilibres, financiers et personnels ? Rejoignez-nous jeudi 30 juin à partir de 20 heures pour une édition des RDV du Doctolab spécialement dédiés à ces thématiques cruciales. Paola Scemama, Vincent Meslet et David Maria témoigneront de leur parcours et vous livreront leurs conseils et répondront à vos questions.  Inscrivez-vous dès maintenant ! 

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