Le jour où… je me suis inscrite sur TikTok

Ma présence sur les réseaux sociaux me permet de varier dans ma pratique de la médecine générale. Dans mon cabinet comme en ligne, j’insiste beaucoup sur les sujets de prévention.

Prévention et chasse aux idées reçues

Il y a encore quelques années, Instagram et TikTok étaient des noms et des univers qui m’étaient totalement étrangers. Je n’avais pas de comptes sur les réseaux sociaux, à peine trainais-je épisodiquement sur Facebook. Aujourd’hui, ces plateformes font partie de mon quotidien professionnel et représentent une part non négligeable de mon activité de médecin. Ne nous méprenons pas : je ne consulte pas sur les réseaux sociaux, je ne donne pas de conseils médicaux. J’y pratique la prévention et la chasse aux idées reçues et autres “fake news” en santé.

Influencer de manière positive

Je suis médecin généraliste, mais aussi journaliste : je me suis formée à cette discipline, j’ai obtenu un diplôme universitaire. Dans mon bureau de consultation comme en ligne, quatre grandes thématiques me préoccupent particulièrement : la grossesse et la parentalité, la sexualité, le bien-être et l’hygiène de vie, et enfin, les gestes d’urgence. J’ai du mal à me dire que je suis une “influenceuse”. Il y a un côté assez péjoratif, dans l’inconscient collectif, à “influencer” les gens. Moi, j’ai envie de faire prendre conscience aux gens qu’ils peuvent eux-mêmes avoir une influence sur leur santé, leur bien-être. Si un de mes “followers” me dit qu’après avoir vu une de mes vidéos il est allé donner son sang, qu’elle a pris rendez-vous chez sa gynécologue pour faire un frottis, qu’il a changé ses habitudes pour mieux prendre soin de sa santé, alors je sais que j’ai atteint mon objectif ! Je me sens utile en intervenant sur les réseaux sociaux de cette manière. Je sais la responsabilité qui est la mienne, je pèse chacun des mots que j’emploie, je ne tourne aucune vidéo à la légère. Je veille à apporter une information de qualité, de source fiable. Je veille aussi à ne pas faire peur. Mon crédo : parler des choses pour savoir, prévenir et agir.

Une relation particulière avec les personnes qui me suivent

J’ai très vite pris goût aux réseaux sociaux - sans pour autant devenir accro, je sais m’en détacher. Ce que j’aime ? Le fait de réunir une communauté sur un sujet comme celui la santé, développer des actions ensemble, mettre en œuvre des actions sur le terrain pensées sur les réseaux. J’aime la relation qui se crée avec les personnes qui me suivent : je ne m’attendais pas à ce qu’elles me parlent, me posent des questions, se livrent. Je me suis presque sentie dépassée au départ par l’afflux et l’intérêt des internautes. Je suis lucide sur la part plus sombre des réseaux sociaux. Je vois les fausses informations qui y circulent. Je prends à cœur de les combattre en les démontant point par point.

Se lancer sur les réseaux : pourquoi pas vous ?

Aujourd’hui, mon activité de journaliste, sur les réseaux sociaux comme dans les médias plus traditionnels, m’occupe 2 jours par semaine et rythme mes semaines. Les autres jours, je consulte dans mon cabinet.

Vous êtes tentés de partager des informations serieuses vous aussi ? Lancez-vous ! Gardez simplement en tête deux choses très importantes :

  • osez proposer des choses. N’ayez pas peur. Si jamais ce que vous faites ne fonctionne pas, ça ne veut pas dire que ce n’est pas bien.
  • restez intègre.

Pour aller plus loin, écoutez le Dr Laure Geisler (@DrGEISLERLAURE ) décrire sa pratique et son quotidien dans le podcast : Ils réinventent la médecine générale .

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